Les victimes du tsunami au Japon retrouvent plus de 100000 photos !

Après des années d’un travail laborieux, le groupe Ricoh a permis aux familles des villages dévastés de retrouver plus de 100.000 clichés emportés par les eaux en mars 2011.

Le 11 mars 2011, le tsunami qui a pénétré à l’intérieur des terres, une quarantaine de minutes après le séisme du début d’après-midi, a détruit 127.305 maisons sur la cote du Tohoku, au nord du Japon. Il a emporté près de 20.000 vies, mais aussi les souvenirs de dizaines de milliers de familles de la région qui ont perdu toutes leurs possessions dans la catastrophe. Lorsqu’ils ont commencé, dans les heures qui ont suivi, à collecter les cadavres et à chercher d’éventuels survivants, les sauveteurs ont souvent instinctivement ramassé les albums photos souillés qui gisaient dans la boue au milieu des débris pour les placer au bord des routes progressivement nettoyés par les sauveteurs. Plus tard, ces clichés furent ramassés par des habitants ou des ONG qui les ont rassemblés dans un lieu sur dans chaque village avant de tenter de les «exposer» pour permettre aux survivants de retrouver leurs souvenirs. Mais le processus était trop laborieux.

Dès le mois d’avril, le groupe japonais Ricoh, un spécialiste de la photocopie et de l’image, disposant de plusieurs usines dans la région, a décidé d’apporter son soutien à ce travail de mémoire, en engageant, avec des employés volontaires, une gigantesque opération de sauvetage de ces images. «C’est notre responsable du développement des services informatiques en nuages qui a très vite pensé que nous pouvions apporter une solution», explique Kiyoshi Hashimoto, le porte-parole du groupe. L’entreprise a d’abord fait le tour des villages détruits pour récupérer près d’un demi-million d’images qu’elle a apportées dans son usine de Natori, tout près de Sendai. Un grand espace a alors été libéré sur le site pour l’opération baptisée «Sauver la mémoire».

Les clichés traités un à un

Pendant des mois, les salariés ont traité, à la main, un à un chacun des clichés. Ils ont dû d’abord les sécher pour empêcher la prolifération des bactéries qui proliféraient sur les photos trempées et détruisaient les images. Les photos ont ensuite été soigneusement nettoyées avec une solution d’eau douce tiède avant d’être séchées avec un papier industriel dédié baptisé «kim towel». Le séchage final se faisait à l’air libre sur des grands séchoirs improvisés dans l’usine.

A l’issue de ce travail laborieux, qui a nécessité plus de 500 volontaires venus de plusieurs divisions et usines de la société, une autre équipe a scanné, recadré et codé chacune des images, pour que sa région d’origine puisse être facilement identifiée, ainsi que son thème principal. Les photos pouvant être placées dans des catégories «noir et blanc», «mariage» ou encore «enfants». A l’issue de cette étape, Ricoh a créé une large base de données classant 418.000 images.

95.910 photos déjà retrouvées

Dès 2012, le groupe a commencé à ouvrir dans quatre villages de la côte des «centres de photo» temporaires équipés d’ordinateurs, où les habitants ont pu défiler pour tenter de retrouver leurs images perdues en consultant la base de données. Ayant sollicité le groupe informatique NEC, Ricoh proposait par ailleurs aux visiteurs de retrouver les clichés d’un proche en utilisant un logiciel de reconnaissance faciale sur un premier cliché représentant cette personne. Par ailleurs, les habitants identifiant un ami ou un voisin sur cette image pouvaient, avec l’aide des volontaires, associer ce cliché à un nom ou une autre information afin de faciliter ensuite les recherches des autres habitants de la région.

Hier, le dernier «centre de photos» temporaire de la zone a fermé. Au total, le groupe assure qu’il a déjà permis aux familles de retrouver 95.910 photos restaurées. Et le projet devrait désormais se poursuivre en ligne. «Nous avons mis à disposition des collectivités locales l’ensemble de la base de données ainsi que les clichés. Leurs personnels sont maintenant formés. Ils pourront s’ils le veulent poursuivre le projet», explique Kiyoshi Hashimoto.



En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/0204219844693-au-japon-les-survivants-du-tsunami-retrouvent-leurs-photos-perdues-1101386.php?b0jvle5gAGFxlLmu.99

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